mardi 18 mars 2008

Jour J+14

Bon, alors me revoilà, plus d’une semaine plus tard. Ce que je faisais ? Je faisais une épouvantable gastro, je vous passe les détails si vous voulez bien.

Lundi (nuit affreuse, qui me renvoie à la clinique mardi matin), mardi (ouache), mercredi (ouache), jeudi, vendredi, samedi… Je n’ai jamais été aussi malade d’une gastro. Je m’en suis trouvée sérieusement affaiblie. On se lève, on prend son bain, on déjeune, on se recouche, on dort. Pas seulement se recoucher pour lire un peu, mais bien pour dormir. Même avant-hier, dimanche, où des gens sont venus me voir, j’ai fait un peu de cuisine (fort peu, des fruits) avec l’aide de Roger, et tout de même un peu de ménage et d’ordre. Ce qui fait que durant le repas, j’ai laissé les gens faire à peu près tout (merci, tout le monde) et quand ils sont partis, je suis allée directement au lit. Comme dans Allez au lit, allez directement au lit, ne passez pas par GO, ne recevez pas 200 $.

Pas grand-chose à dire, donc, au sujet de cette semaine. Côté suite de l’implant, quelques acouphènes encore, mais de moins en moins fréquents, de moins en moins forts, et l’équilibre est aussi de moins en moins affecté. De temps à autre, une petite douleur, un élancement à la tête ou à l’oreille opérée. Démangeaisons sur le crâne, à l’endroit de la repousse de la petite zone de cheveux rasés, environ un pouce le long de l’arrière de l’oreille. Avec ma coiffure, ça ne se voit absolument pas.

Il n’y a aucun doute que mon oreille gauche a presque totalement perdu son audition. Je joue du piano quand même, mais mon beau piano (snif !) sonne à mon oreille un peu fer blanc, sans richesse.

Vendredi, rendez-vous avec ma docteure, pour l’enlèvement des points. C’est à ce moment que j’ai compris pourquoi on m’avait fait un bandage aussi compliqué, au CHUQ. Si ce genre de turban avait tenu, il aurait été beaucoup plus facile à enlever. Le ruban adhésif placé lundi, ça n’a pas été de la tarte à décoller, compte tenu que tirer sur le ruban et les cheveux, ça tirait aussi sur la plaie. Si bien qu’à la fin, Dr L. a dû couper quelques mèches. Disons que ce n’était pas une partie de plaisir (8 sur ma fameuse échelle de 1 à 100 ? Non, c’est trop ; disons 5.)

En sortant de la clinique, je me rends à la pharmacie voisine pour y faire préparer l’ordonnance du shampoing dont je devrai me servir pour une période indéterminée (jusqu’à temps qu’il n’en reste plus dans la bouteille, je suppose). Surprise : le pharmacien m’annonce qu’il va falloir environ une demi-heure pour préparer la recette (1/4 Betadine, 3/4 shampoing de bébé). Tant pis pour la gastro, nous décidons d’aller manger du smoked meat en bas de la côte, chez Mr. Burger. Et je prends les frites (qui sont pour une fois fort bonnes) et je les mange TOUTES. Je l’ai payé un peu en gastro mais, finalement, pas si cher.

Et samedi, ah samedi : l’extase – enfin, façon de parler. Je me suis lavé les cheveux. Et recoiffée. Dans le miroir, je suis moi. Allô, moi. Excepté une moi aux traits sérieusement tirés.

mercredi 12 mars 2008

Jour J+7

Côté gastro, ça se calme un peu, un peu, et ce matin, j’avais perdu 7 livres. Comment perdre 7 livres en une semaine, un secret : se faire poser un implant cochléaire et se prendre une bonne gastro. À la portée de tout le monde.

mardi 11 mars 2008

Jour-J+5 et J+6

Gastro de haut calibre. On parle d’autre chose. Je suis au tapis.

lundi 10 mars 2008

JourJ+5, ALERTE


Lundi matin, je me réveille. Distraitement, je me gratte l’oreille gauche. Et puis, je me réveille pour vrai. L’OREILLE GAUCHE ? QUOI QUOI QUOI QUOI ?!?!?!? Mon pansement s’est déplacé durant la nuit. Mon oreille est à nu. Je descends rapido retrouver Roger en bas. Mon homme de science inspecte la plaie. Elle est fermée, sans inflammation, tous les points de suture sont en place. Ouf ! N’empêche, il faut faire refaire ce pansement immédiatement toudsuite astheure.

Il s’ensuit un peu de confusion. Je n’ai pas d’annuaire. Je ne peux pas mettre mes lunettes, qui toucheraient à ma plaie, pas comme les jours précédents. Nous appelons le 911 pour obtenir le numéro d’Info-Santé. La préposée du 911 s’assure que ce n’est pas une urgence.

Roger appelle Info-Santé. Vous devinez : lundi matin à 7 h. « Toutes nos infirmières sont présentement occupées ». Finalement, avec l’infirmière, nous décidons de nous rendre à la petite clinique médicale de Lorraine.

Roger choisit d’éviter l’autoroute des Laurentides. À 7 h 30, à partir de Blainville, c’est l’enfer un jour de semaine ordinaire, alors un lundi ?

Petit arrêt pour prendre de l’essence. Juste en face du poste, il y a une clinique médicale sans rendez-vous. Nous nous y rendons. Pas de chance, la journée d’aujourd’hui sera réservée aux patients avec rendez-vous. Je commence à m’énerver. J’ai des visions de plaie infectée, d’amputation de la tête.

Nous reprenons la montée Morel. Arrivée au chemin du Trait-Carré. À droite pour prendre la montée Barrette, qui nous fera éviter de traverser Sainte-Anne-des-Plaines, ou bien à gauche pour prendre la montée Laramée ? Parce que la montée Morel était passable mais tout juste, Roger refuse la montée Barrette et se dirige vers la montée Laramée. Et nous découvrons que la montée Laramée n’est pas du tout déneigée (il est bien certain que la montée Barrette, encore moins passante, ne l’aurait pas été non plus). Nous continuons jusqu’à la route 335 sud. À partir de là, ça circule assez bien. Je n’ose pas imaginer ce que ç’aurait été sur l’autoroute.

Nous voici arrivés à la clinique vers 8 h 35. Inscription, j’aurai un rv vers 9 h 50. C’est tout à fait acceptable. Et en plus, parmi les deux médecins de garde, il y a ma médecin de famille. On m’offre de mettre mon dossier dans sa pile. Oui, oui, OUI.

Nous sortons déjeuner, dans un restaurant où nous avions l’habitude d’aller il y a quelques années. En chemin, sur les rues familières, je demande à Roger s’il ressent de la nostalgie. « Pas du tout », me dit-il. « Nous sommes rendus ailleurs maintenant. » C’est exactement la même chose pour moi. Cependant, c’est amusant d’observer les changements, notamment les nouveaux commerces. Des murs et des murs de neige le long du boulevard De Gaulle et du chemin Adolphe-Chapleau.

Au restaurant où nous avions nos habitudes, aucun visage familier. La page est encore plus tournée.

Retour à la clinique. La Dr Lamarre décide de me refaire un pansement beaucoup plus léger, étant donné que la plaie est belle. Bye bye, Marge Simpson.

Elle accepte de s’occuper de l’enlèvement des points de suture vendredi, au moment où elle sera de garde. Voilà qui me rassure beaucoup. Je me voyais, selon les instructions qu’on m’avait données à Québec, aller au CLSC et attendre des heures, l’enlèvement de points de suture n’étant pas précisément une urgence.

Bon, est-ce l’énervement ? Me voilà prise de crampes, de nausées et de frissons.

À 16 h, ça recommence, et Roger est affecté aussi, quoiqu'un peu moins. Quelque chose au déjeuner ?

Jour-J+1, rédigé les 8 et 9

Mais pas une bonne nuit. La chambre est à côté du poste de garde, la porte est vitrée, on n’éteint pas dans le corridor, le bip-bip des cloches d’appel des patients résonne sans cesse, parfois sans arrêt pendant une trentaine de secondes. On va, on vient. J’ai fermé l’appareil de l’oreille non opérée donc le bruit ne me dérange pas, mais Roger n’a pas cette chance (!). Vers 3 h, l’infirmier de nuit vient se présenter, vérifier mes signes vitaux, tout le kit. J’aurais pu attendre pour faire sa connaissance. Vers 4 h, comme il ne neige plus, Roger a une insurmontable attaque de bougeotte et retourne au gîte, où il sait qu’il retrouvera, sans avoir à le réveiller, l’autre Roger qui se lève toujours très tôt pour s’occuper du déjeuner de ses hôtes.

À 5 h 30, je ne peux plus dormir non plus, je me remets à l’écriture.

Vers 7 h 30, la résidente passe, défait mon pansement, examine et nettoie la plaie, refait le pansement. Je peux partir, dit-elle. Je regrette un peu beaucoup de n’avoir pu voir le Dr Ferron pour le remercier et lui poser quelques questions (voir autre message – et non, ce n’est pas ce à quoi je pensais dans la salle d’opération avant de m’engouffrer dans l’anesthésie, ça, je ne l’ai jamais retrouvé).

Bon, mais j’ai faim. Vers 8 h 15, déjeuner mou. Du gruau, Élisabeth, du gruau (la seule mention du mot « gruau » fait frissonner Élisabeth de dégoût – moi, j’aime bien). J’essaie d’appeler Roger du téléphone de la chambre pour lui dire de venir me chercher mais je n’entends rien. Je demande à l’infirmière où je pourrais me servir de mon cellulaire pour appeler mon mari. « Mais vous n’avez qu’à me donner le numéro et je vais l’appeler pour vous, Madame », me répond-elle, surprise.

Je fais mes bagages. J’écris un peu. Je parle avec la femme de mon compagnon de chambre en attendant Roger. Dans les prochains jours, je découvrirai qu’un implant cochléaire est à au plus deux degrés de séparation de la plupart des gens que nous rencontrons (« ma voisine » ou bien « la belle-soeur de ma coiffeuse » – à part des gens qui en ignorent tout et ne comprennent absolument même pas le concept de la chose).

On me prévient que « le chauffeur de Mme Dion monte la chercher ». Hi. Bye bye chambre 9557A.

Roger descend les bagages, je dois passer à l’audiologie ramasser les formulaires qui me serviront à demander un remboursement de mes dépenses (voyage, hébergement et repas, encore merci de m'aider avec vos impôts). En chemin, je me rends tout à coup compte que je ne sais pas où est l’appareil auditif de l’oreille opérée. Je reviens sur mes pas, fais des recherches. Je rebrousse précipitamment chemin en arrivant à l’étage de l’imagerie magnétique : j’ai bien en tête les recommandations reçues, je ne peux plus subir de scans (à moins qu’au préalable on enlève chirurgicalement l’aimant de mon implant, pas précisément une Bonne Chose), je ne dois même pas être dans la même pièce qu’un appareil d’imagerie magnétique. Je fuis.

Bon, pour mon appareil, je devrai rappeler. Je sors de l’hôpital, j’attends Roger, pendant quelques minutes, je ne reconnais pas la voiture, dont la couleur bleue est invisible sous sa pelure d’hiver. Nous retournons au gîte. Nous nous arrêtons en chemin pour manger. Roger informe le serveur que sa femme vient d’être opérée pour avoir une oreille bionique. Le serveur le regarde d’un air un peu incrédule, il ne comprend pas. Tout son visage manifeste son absence absolue d’intérêt.

C’est la vie ordinaire. J’ai, pour l’instant, moins le sentiment d’un miracle et plutôt l’impression d’une première étape vers… vers je ne sais trop quoi. Je ne veux pas trop espérer. Je n’ai absolument pas le sentiment d’euphorie qui avait accompagné chacun de mes accouchements – oui, je sais que cette euphorie est partiellement hormonale. Pour l’instant, j’en suis encore à une fatigue de lendemain de veille. Un peu bobo, un peu légers, très légers problèmes d'équilibre, je chambranle légèrement vers la droite.

Remise de la partie externe de l’implant le 14 avril, programmation pendant deux semaines à Québec, réadaptation trois fois par semaine les semaines suivantes, à Saint-Jérôme. À quel moment le miracle deviendra-t-il vraiment ma nouvelle réalité ? Je ne sais pas.

Jour-J, rédigé les 8 et 9

On me mène bientôt hors de la salle de réveil, Roger m’attend à la porte de la salle d’attente, radieux, avec « LA » bonne nouvelle. Avant même la fin de l’opération, pendant qu’on me recousait, je suppose, un audiologiste de l’équipe en salle est sorti pour la lui annoncer sans plus attendre : les tests qu’ils font, une fois l’implant posé, sont positifs, tous les électrodes sont fonctionnels et le nerf auditif répond parfaitement à la stimulation. C’est parti, mon kiki ! L’opération proprement dite a duré un peu plus d’une heure et demie.

L’après-midi se passe tranquillement. Je vous écris un peu, et puis je me repose beaucoup. J’ai faim, j’ai faim, surprise ! On m’apporte un sandwich et du blanc-manger, dessert injustement dédaigné, je trouve, j’aime. Roger fait main basse sur le sandwich. Au voleur !

La tempête fait toujours rage. Le vent en rafales, du haut du 9e étage de l’hôpital, c'est très beau à voir. Moins à parcourir. Il est prévu que Roger retourne ce soir dormir chez Suzanne et Roger pour revenir me chercher au moment où j’aurai mon congé, probablement demain, quoiqu’on nous ait avertis que certaines personnes doivent passer une deuxième nuit à l’hôpital. Il se rend au poste de garde pour s’informer des conditions du temps et de l’état des routes. Une infirmière lui annonce joyeusement que la ville de Québec est bouclée, tous les ponts sont fermés. Il réplique qu’il se fout des ponts, puisqu’il se dirige vers Baie-Saint-Paul. L’infirmière éclate de rire : ton chien est mort, dit-elle, la Côte de Beaupré est impassable. Tu couches ici !

On m’apporte un souper mou, car je dois éviter les efforts de mastication. Soupe, très bonne. Purée de patates et purée de carottes d’hôpital. Omelette, bel effort mais une omelette survit mal au voyage, de la cuisine aux étages. Et encore du blanc-manger, miam. Non, sérieusement, miam.

Douleur ? Toujours 1 et demi ou 2 sur l'échelle de 1 à 100. Vraiment pas de quoi écrire dans son blogue.

Je ne vous parle pas des nombreuses visites des infirmières qui suivent régulièrement ma récupération. De l’ensemble du personnel infirmier du CHUQ, je garde une impresion extrêmement favorable, compétence et gentillesse sans faille.

La seule exception, qui n’est pas une infirmière, est la préposée qui s’occupe de la garde des effets personnels de l’unité des soins ambulatoires. Par trois fois, Roger tente de récupérer nos effets, qui ont été mis sous clef pendant l’opération. C’est que, en gens dociles, nous avons mis absolument tous nos effets dans le sac. Nous n’avons pas un sou sur nous, pas une carte de crédit, rien. Vous connaissez Roger, sa normale gentillesse chaleureuse avec les gens. Il demande à la préposée de nous rendre notre sac. Par trois fois, elle refuse, elle est trop occupée. Les deux premières fois, il accepte cette réponse, même si elle n’est pas donnée avec la plus grande des délicatesses. Après tout, les conditions sont difficiles, le personnel est débordé. À la troisième rebuffade, il remonte au 9e et demande au poste de garde : qui peut faire quelque chose avec la fille de la sécurité au 6e, moi, je veux nos affaires et elle, elle a l’air bête. Ça se règle, je vous prie de le croire.

En début de soirée, Roger va aux informations à Transport Québec, concernant l’état des routes. La Côte de Beaupré sera peut-être réouverte à la circulation automobile vers 21 heures, qu’il rappelle. Il somnole, sur un fauteuil, à côté de mon lit. L’heure passe, il dort toujours. Finalement, vers 22 h, une infirmière arrive, on lui installe un lit pliant à mes côtés. Nous nous rendormons main dans la main. Une bonne journée de faite.

jeudi 6 mars 2008

Jour J, suite (écrit le lendemain)

Nous sommes maintenant jeudi matin, 6 h. Après bon nombre de petits dodos, où à mon réveil je regardais mon ordinateur avec fort peu d’intérêt (mille excuses), me voilà bien éveillée. Je reprends donc mon récit du Jour-J, en ordre chronologique.

Nous nous sommes éveillés vers 4 h (trop tard pour le jus de pomme… maudine) On nous attendait pour 7 h à l’hôpital et le trajet est d’un peu moins d’une heure par beau temps. Il ne neigeait pas. Nous avons décidé de ne pas courir de risque et de partir au plus tôt. (Oh la sage décision que ce fut !) J’ai donc pris ma deuxième douche et fait mon autre shampoing à la solution de Betadyne et de shampoing de bébé. Message à Suzanne, co-propriétaire du gîte : j’aime mieux le shampoing que tu mets à notre disposition.

Après environ vingt kilomètres, il se met à neiger. Une neige légère, qui ne dure que quelques kilomètres. C'est vraiment vers Beaupré que ça se gâte, à environ 40 km de l’hôpital. J'ai su jeudi que la neige avait commencé à tomber sur la ville de Québec même vers 4 heures. Une neige folle, poussée par un vent fou, des rafales de 95 kilomètres heure, avons-nous su. La visibilité est extrêmement mauvaise et les lignes blanches se cachent. Heureusement, nous sommes pratiquement seuls sur la route, à 5 h 30, ce n’est pas surprenant. Roger s’endort un peu et me demande de prendre le volant pour les dix dernières minutes environ. JE N’AI PAS FRÔLÉ DE MUR DE BRIQUE, C’EST ABSOLUMENT FAUX.

Évidemment, comme chaque fois, nous nous trompons un peu et manquons l’édifice de stationnement mais finissons par y arriver. Hier il nous fallu descendre jusqu’au 7e étage souterrain, aujourd’hui nous trouvons une place tout près de l’entrée.

Nous sommes à 6 h 10 à l’U.S.A., l’unité des soins ambulatoires. Au début, on nous avait dit que je serais opérée et repartirais dans la journée. Roger avait dit : on ambule, ils t’opèrent, et on déambule.

Au poste de garde, on nous informe gentiment que l’unité n’est pas encore ouverte. Une infirmière est au téléphone. De toute évidence, un programme d’urgence est en marche : elle appelle tout le personnel pour vérifier qui pourra venir, qui en sera incapable et qui peut remplacer. Avec un sourire, elle appose un OK rouge sur quatre noms. C’est la semaine de relâche à Lévis, donc les substituts doivent d’abord « caser » leurs enfants avant de venir. Par ce temps.

Heureusement, nous comprenons qu’il y a aussi des patients qui appellent pour se décommander. Pas nous, pas nous.

Vers 7 h 15, ça commence. Avez-vous pris votre douche ? Avez-vous bien lavé vos cheveux deux fois avec la solution qu’on vous a donnée et du shampoing de bébé ? Êtes-vous bien à jeun ? Déshabillez-vous, voici votre jaquette. Voici 2 Tylenol (hein, du Tylenol ? c’est sous anesthésie générale, cette opération, non ?) Me voilà étendue sur une civière. Une infirmière vient vérifier que je suis prête à partir.

– Êtes-vous nerveuse ?
– Mettez-en !
– Êtes-vous contente ?
– Oh oui !
– C’est votre fête, aujourd’hui. Bonne fête !

(Note aux amis de France : non, elle ne me menace pas, «ça va être votre fête », elle me promet une fête, l’opération attendue.

En fait, je suis moins nerveuse, maintenant. L’opération n’est plus ce concept sombre et inquiétant. Je suis engagée dans l’action, dans la normalité des choses.

Premier petit tour de civière, stop pour un baiser à Roger, puis en ascenseur, vers le bloc opératoire. On me change de civière, en me faisant glisser sur une couverture, comme un meuble. L’infirmier de l’U.S.A. me quitte en me souhaitant lui aussi « bonne fête ». J’aime vraiment bien cet hôpital.

Me voilà dans la salle d’opération. Pour vous qui n’en avez jamais visité, c’est pas mal comme à la télé. Les gens parlent de neige, on rit. C’est rassurant.

Il y une différence de température marquée, il fait froid dans une salle d’opération. On place sur moi une couverture chaude, j’entends qu’elle a été réchauffée. Je demande la raison de la différence de température, on m’explique que c’est contre les microbes et aussi pour le confort du chirurgien, qui souvent travaille fort au point d'avoir très chaud durant l'opération. Nous tombons d’accord que le confort du chirurgien est de toute première importance… surtout pour la personne opérée.

Le Dr Ferron vient me saluer. Il me dit bonjour d’un ton qui montre qu’il se souvient qu’il m’avait assuré que nous nous reverrions.

–Comment allez-vous?
–Moi, ça va bien, mais le plus important, c’est vous, Docteur. Comment allez-vous ? Êtes-vous en forme? Avez-vous bien dormi cette nuit?
Il sourit (mais je note bien qu’il ne me répond pas - hum) me tapote la main et s’en va. Il passera à côté de moi à quelques reprises et chaque fois, me touchera brièvement la main, le bras, d’un geste rassurant.

Quelqu’un pose une aiguille dans mon bras. « C’est pour le soluté », dit-il. Je me dis que la prochaine fois que le Dr Ferron passera, je lui dirai ????????? Et puis, j’ouvre les yeux, et je réalise que j’ai un tube dans la bouche, et que je suis dans une autre salle, que je reconnais immédiatement comme une salle de réveil. Vous le saviez, vous, que c’était d’une telle instantanéité ? Je ne me souviens même pas d’avoir fermé les yeux.

Je fais un inventaire prudent. Aucune confusion, je suis consciente, orientée, c’est clair. Je sens que ma tête est grosse, au sens de volumineuse, je bouge un peu le cou, ça va. La grande question, est-ce que ça fait mal ? Comme je l’ai écrit au début, à peine. Les orteils ? Les genoux ? Les mains ? Tous présents à l’appel. Je n’en reviens tout simplement pas. C’était vraiment JUSTE ÇA ?

Jour J

Il est 15 h 55. je vous écris de mon lit de douleur. Pas vrai du tout, (attendez, je me tâte un peu), j’avais mal à la tête tantôt. Mais je ne pourrais vraiment pas utiliser l’échelle de Judy, celle qui m’a inspiré ce blogue : il me faut non pas son échelle de 1 à 10, où elle situait sa douleur à 2, mais une échelle de 1 à 100 où ma douleur se situe à quelque chose comme un 3. Ah oui, tiens, la voilà, la douleur… tiens, elle a changé de place. Un autre bon point pour Mme L., l’audiologiste de Québec responsable de mon dossier dans le cadre du programme : ça fait vraiment presque pas mal…

Me voilà.

Je lance une nouvelle mode de coiffure. Je compte d'ailleurs faire colorer quelques mèches.

Je croyais ne pas pouvoir porter mes lunettes à cause du bandage, et le Dr Ferron avait été inflexible sur ce sujet. Roger m’a suggéré d’étirer les branches au maximum, et ça marche. Je suis à peu près fonctionnelle.

MESSAGE À L’INTENTION DES GENS QUI SUBIRONT CETTE OPÉRATION ET LIRONT PEUT-ÊTRE CE JOURNAL et aussi à l’intention des gens qui m’aiment : je ne courrais pas le marathon, mais j’ai repris conscience il y a un peu plus de cinq heures, j’ai dormi un peu par périodes, j’ai mangé un peu, on me donne 2 Tylenol de temps en temps et j'ai une douleur légère et fugitive, et me voilà en train d’écrire mon journal. Cela dit, je m’arrête d’ailleurs un peu pour me reposer.

(Et elle se reposa jusqu'au lendemain)

mardi 4 mars 2008

Jour J-1, suite

Ouf, quelle journée !

Nous sommes partis vers 9 h 30. Sans la moindre trace de neige, et je vous le dis tout de suite, le dieu qui dormait ne s’est pas réveillé. On annonce maintenant qu’il se mettra au travail ce soir et nous balancera entre 25 et 35 cm de neige, dans cette région-ci.

Nous sommes arrivés tôt et les formalités se sont déroulées sans anicroche. Roger passe son temps à dire que le personnel administratif est plus accueillant ici. Je ne suis pas d’accord. Non pas que les gens d’ici ne soient pas accueillants mais mes nombreuses expériences dans les hôpitaux de Montréal me permettent de dire que les gens en général sont obligeants et conscients d’avoir affaire à des gens malades ou en détresse.

Aujourd’hui fut vraiment une journée de préparation. En fin de compte, relativement peu de tests : un prélèvement pour une analyse de staphylocoques, un électrocardiogramme (je l’avais dit!), même pas de prises de sang, et un rapide examen général par l’infectiologue, une spécialité dont je ne connaissais même pas l’existence.

Par ailleurs, deux longues rencontres. La première avec une infirmière pour me préparer en vue de l’opération de demain. On me demande de me laver ce soir et demain (une chance qu’on me l’a dit!) et de me laver les cheveux avec une solution de Bétadine et de champoing de bébé. Ça vous fait du cheveu propre, ça, madame !

Pas de vin aujourd’hui, ni pour le mois à venir. Zut. J’avoue que ce soir, j’aurais bien pris un petit verre de vin blanc médicinal fortifiant.

Demain, je serai opérée à 8 h, ce qui signifie que je dois arriver à l’hôpital à 7 h, ce qui signifie que nous partirons d’ici à 5 h 30, ce qui signifie que nous devrons nous lever à 5 h. Ohlala. Pas de déjeuner pour moi évidemment. On me permet un peu de jus de pomme ou du café noir (frisson) au moins quatre heures avant l’opération. Moi, me lever vers 3 h 30 pour prendre un verre de jus de pomme? Pffffffft.

Au début de l’entrevue, l’infirmière a fait un commentaire qui n’a pas été sans m’inquiéter un peu. Elle dit qu’elle est surprise de la facilité qu’elle a à parler avec moi, elle n’a jamais eu de préparation en vue de l’implant cochléaire avec une personne qui comprend si facilement. Un peu plus tard, par contre, elle mentionne qu’elle n’est pas depuis longtemps à ce poste et n’a fait que 3 ou 4 préparations. Ce qui m’inquiétait un peu, c’était que ça semblait renforcer ma question : est-ce que cette opération en vaut vraiment la peine ?

J’ai eu ma réponse, et tout une réponse, un peu plus tard, lors d’une longue rencontre avec l’audiologiste.

Elle mentionne que certains cas sont des « candidats limite », pour lesquels on doit jauger très délicatement les avantages de l’implant par rapport à la perte d’audition dans l’oreille opérée, ce qui leur laisse une marge d’erreur bien mince.

Je dis que je crois que je suis une « candidate limite », non ? Surprise, elle me dit que je me trompe, que je ne suis pas du tout une candidate limite. Mon résultat à ce fameux de discrimination était tellement au-dessous de leur «note de passage », et, inversement, mon score à l’examen de lecture labiale était si élevé qu’il n’y a même pas eu de discussion dans l’équipe, j’étais un cas pour qui l’implant était une évidence..

Elle ajoute que, dans leur désir d’avoir un implant, certaines personnes tentent de fausser leurs résultats à l’examen de discrimination. Ce qui bien sûr est des plus contre-productifs, donc l’équipe fait bien attention aux réponses et aux réactions à l’examen. Il y a même eu des cas où on a dû avoir recours à une investigation sans participation, par simple examen de la réponse nerveuse aux stimuli.

On me posera un implant de marque Clarion, dont les piles sont rechargeables. L’appareil a deux sortes de piles, une pile de courte durée, un peu plus petite (9 à 19 heures de durée utile) et une pile longue durée, un peu plus grosse, (19 à 41 heures de durée utile). La partie derrière l’oreille est un peu plus grosse que mes appareils actuels, surtout avec la pile de plus longue durée.

Alors voilà. Je vous parlerai du technicien en électrocardiographie une autre fois : c’est que je me lève à 5 h, demain, moi.

Comme je coucherai à l’hôpital, et que l’hôpital n’as pas d’accès Internet (franchement !), je ne vous donnerai pas de nouvelles avant jeudi, au mieux. Restez à l’écoute ! et merci de vos nombreux messages pleins de bonnes pensées. Je me considère comme très chanceuse de vous connaître.

Le temps me presse et ma révision est moins tatillonne que d’habitude. Vous me passerez bien quelques fautes…

À jeudi.

Jour J-1

Je pars bientôt pour les tests. Pas de trace de neige encore mais je sais que je ne devrais pas parler. On ne réveille pas le dieu qui dort. Je m’attends à des prises de sang, un ECG peut-être ? Ils n’aiment pas beaucoup que tu leur claques dans les mains sur la table d’opération. Ça fait désordre un peu. Et c'est de la paperasse sans bon sens !

Merci à vous qui m’avez écrit en privé pour m’encourager. À+

lundi 3 mars 2008

Jour J-2

Nous sommes partis sagement ce matin. Sommes montés sagement. Enfin, pas tout à fait sagement. Roger vous parlera peut-être de son intéressante conversation avec une policière de la SQ. Elle lui a donné son autographe. Mais bon, qu’est-ce que trois petits points entre amis ?

Pas grand-chose à raconter ce soir si ce n’est que le cœur me bat plutôt fort, merci. Qu’est-ce qui m’énerve donc tant ? Vagues craintes de l’inconnu, de l’inattendu, de la confusion. De la douleur, aussi, évidemment. Crainte de ce que le résultat, que tout le monde attend pour moi avec espoir – et moi donc ! –, ne soit finalement qu’un pétard mouillé. Rationnellement, c’est impossible, bien sûr. Les dossiers sont triés sur le volet. Si on a choisi de m’opérer, c’est qu’après mûre analyse, on prévoit que j’y serai gagnante. Je dis ça à mon cœur, à mes nerfs, ils n’entendent pas. Ils ont peut-être besoin d’un implant.

Demain, on annonce (évidemment !) de 20 à 30 cm de neige sur Québec. Nous partirons à 9 h 30, pour faire les 88 km qui nous séparent de l’hôpital où on m’attend à 12 h 15. Et s’il s’est déjà mis à neiger, départ vers 9 h. Fascinant, non ?

Je viens de remplir un questionnaire de santé pour mon dossier.
Portez-vous des verres de contact ?
Oui ___ Non ___ Ne sais pas ___

Pardon ?

À la deuxième lecture, je découvre que le questionnaire peut être rempli par la personne qui accompagne.

Historique

J’ai probablement commencé à perdre l’ouïe vers l’âge de 17 ou 18 ans. Je m’en suis aperçue à 19 ans. Après une période où un ORL pensait que je souffrais du vertige de Ménière, et où je prenais après chaque repas un médicament horrible qui me transformait en tomate bien mûre et fondante, un autre ORL a diagnostiqué de l’otosclérose cochléaire. J’ai commencé à porter un appareil auditif à 20 ans, puis deux quelques années plus tard.

On ne connaît pas la cause de l’otosclérose cochléaire, appelée aussi otospongiose ; on sait que c’est la cause la plus importante de surdité non innée non professionnelle, qu’elle atteint surtout des femmes et que les fluctuations hormonales semblent avoir un impact. Dans mon cas, ma première grossesse s’est déroulée sans anicroche, ma deuxième a été catastrophique. J’ai observé une accélération marquée de ma perte d’audition pendant les 4 ou 5 années qui ont suivi.

Voici un diagramme d’un test d’audition subi en 1979.
















Puis, la détérioration s’est continuée de façon plus lente. J’ai atteint le point où, sans appareil auditif la nuit, je suis sourde-sourde-sourde comme un pot-pot-pot, au point où ce n’est pas le plus violent coup de tonnerre imaginable qui me réveille, ce sont les vibrations qu’il imprime au plancher.

De l’âge de 25 à 35 ans, par périodes, j’ai suivi un traitement expérimental, qui consistait à prendre du calcium avec du fluorure. Le fluorure était censé améliorer l’assimilation du calcium dans la matière osseuse. À la pharmacie, quand je présentais mon ordonnance, on me regardait avec horreur à cause du dosage : savez-vous que vous pourriez tuer des souris avec ça, Madame ? Ce traitement a été abandonné, je suis une des nombreuses preuves vivantes de son échec. On a constaté que le fluorure rendait en fait la matière osseuse plus friable. Durant cette période, j’ai subi deux fractures à la suite de chutes des plus anodines. J’ai donné mon corps à la science de mon vivant, comme.

Depuis une vingtaine d’années, on me demandait souvent pourquoi je n’avais pas un implant cochléaire. La réponse était que, malgré ma perte d’audition, j’avais la chance d’avoir conservé un très haut degré de discrimination. C’est ce qui a changé il y a environ quatre ans. Ma discrimination a pris le bord, peut-être sous l’influence des hormones de substitution que j’ai prises pour lutter pour mon ostéoporose, peut-être tout simplement parce que mes beaux vingt ans sont rendus encore plus loin derrière moi.

En octobre 2006, alarmée par cette baisse de discrimination qui rendait ma vie beaucoup plus difficile (parler au téléphone m’était devenu quasi impossible et même une simple conversation avec Roger ou les enfants était difficile), j’ai demandé un rendez-vous en audiologie pour faire réévaluer ma situation, ce qui s'est fait en novembre et décembre. Roger a d’ailleurs été atterré par le test de discrimination qu’il m’a vue passer – ou plutôt ne pas passer, j’ai eu 15 %. Mon audiologiste a présenté mon dossier à l’équipe du programme provincial d’implant cochléaire. En novembre et décembre 2007, mon tour est venu ; j’ai passé d’autres examens. J’ai de nouveau brillamment échoué à l’examen de discrimination**. On a donc jugé que l’implant pourrait être bénéfique dans mon cas.

On m’avait prévenue que la période d’attente entre la première recommandation (décembre 2006) et l’opération elle-même pouvait atteindre 20 ou 24 mois. J’ai accepté d’être placée sur la liste des substituts (Madame Dion, pouvez-vous être à Québec demain ?) Et on m’a appelée le mercredi 20 février, je serai opérée le 5 mars.

L’évaluation comportait aussi une entrevue avec le psychologue de l’équipe. On se préoccupe beaucoup de nous empêcher d’attendre des miracles. On me dit que je peux compter, de façon réaliste, voir ma discrimination s’améliorer considérablement. On me prévient que je ne deviendrai pas une bête de partys (maudine !) ni de restaurants ; l’élimination des bruits d’arrière-plan reste encore à perfectionner. On me dit que, pour ce qui est de la musique, les résultats varient beaucoup selon les gens. Judy n’avait pas cessé d’aller au concert ou au cinéma, elle, et a observé une superamélioration.

J’ai déjà rencontré mon chirurgien. On entend souvent dire que pour être chirurgien, il faut se prendre pour Dieu. Le Dr Pierre Ferron, qui a posé son premier implant en 1984, a les yeux pleins de bonté et un sourire d’une très grande gentillesse. « Nous allons sûrement nous revoir, madame Dion » avait-il dit à la fin de l’entrevue.

Immédiatement après l’opération, je n’entendrai absolument pas mieux, loin de là. D’une part, en effet, l’opération, ce n’est que l’installation sous la peau, dans une cavité creusée dans le crâne, de la partie processeur de l’implant. (Oui, on va me faire un trou dans la tête, bon, bon, ça va, les comiques.) Je ne recevrai la partie microphone qu’une fois la plaie bien guérie. Mon rendez-vous est le 14 avril. D’autre part, l’installation du processeur amoche un peu plus la cochlée. Judy, celle dont j’ai trouvé le journal, rapporte qu’elle n’entendait plus du tout de l’oreille opérée.

À partir du 14 avril, pendant de deux à trois semaines, à raison de 2 à 3 heures par jour, ce sera la programmation. À Québec, ouch. Ensuite, quelques semaines plus tard, la réadaptation, trois demi-journées par semaine, à Saint-Jérôme, cette fois, heureusement. Entendre, ça se gagne de haute lutte, faut croire. M’en fous. Je vais le faire. Un pied devant l’autre. On verra. Peut-être même, on entendra…

Ah oui. Il vous intéressera probablement de savoir qu’il a été évalué que toute l’opération, au sens large, c.-à-d. la chirurgie elle-même, l’implant, le travail de programmation et de réadaptation, coûte à la province la coquette somme de cent mille dollars. Vos et mes impôts paient tout ça. Merci beaucoup.

**L’examen de discrimination consistait en une série de mots d’une seule syllabe à répéter, consonne+voyelle ou diphtongue+consonne, hors contexte et sans possibilité de lire sur les lèvres. Ce sont de vrais mots – bac, crime, cher – par opposition à des assemblages artificiels comme ruve ou lide, disons. Je devais répéter ce que j’entendais. Dans plus de la moitié des cas, j’étais tout simplement incapable de distinguer même la voyelle.

samedi 1 mars 2008

Pourquoi

Un blogue, tsé… j’ai hésité… offrir ses états d’âme à la contemplation de l’univers… à 4 h 10, j’ai bu un verre d’eau, trompez, sonnettes…

Finalement, j’ouvre ce journal pour deux raisons.
  • Nombre d’entre vous qui m’aimez bien m’avez dit que vous preniez plaisir à lire mes récits de voyage. Pour un voyage, celui-là, c’en sera tout un. Cette opération pour l’implant cochléaire représente une étape importante dans ma vie. Je dirai, plus tard, c’était avant / après que je me fasse opérer. Tenez ben vos tuques et si le coeur vous en dit, accompagnez-moi.
  • Il y a quelques jours, en cherchant une image d’implant cochléaire, je suis tombée sur le blogue d’une autre opérée. J’y ai trouvé des réponses à des questions que je me posais, comme la douleur post-opératoire : sur une échelle de 2 à 10, Judy place la sienne à 2. Oui, l’audiologiste m’avait dit que « ça ne fait pas vraiment mal ». C'est quoi ça, pas vraiment mal ? Bon, maintenant je sais. Même si Judy, c’est Judy et Hélène, c’est Hélène, ça me donne quand même une idée. Alors j’écris aussi ce journal pour d’autres.
Question offrir ses états d’âme à l’univers, un peu de modestie fera du bien. Qui lira ce journal, en fait ? Vous. Ce journal n’est rien de plus qu’une lettre, envoyée rapidement à plein de gens à la fois et probablement diffusée uniquement en mode lecture sur invitation.

Alors voilà. Qui m’aime me suive. Ça commence lundi. Après-demain. Tout le monde me dit que ce n’est rien. J’ai quand même le coeur qui bat très fort.