vendredi 16 mai 2008

Programmation, semaines 2 et 3

Il y a maintenant un mois que j’ai reçu mon implant et deux semaines que je fais de la réadaptation. La première semaine a surtout été consacrée à de l’évaluation mais, la deuxième semaine, le travail de réadaptation proprement dit a vraiment commencé.

Il n’y a aucun doute que, comme la plupart des gens qui avaient gardé un certain niveau d’audition avant la mise en place de l’implant, mes progrès au début ont été assez rapides. Vendredi dernier, le 9, Mme H. a procédé à un test d’évaluation de la compréhension dans le bruit. Le texte en question se composait de phrases. La première série de phrases comprenait un bruit de fond assez léger ; j’avais l’impression de n’avoir pas très bien réussi mais, à ma grande surprise, j’avais plus de 80 %. « Nous allons faire un autre test » a annoncé Mme H. et nous allons continuer, en augmentant le bruit, jusqu’à temps que vous ayez moins de 30 %. Nous avons donc entamé un deuxième test, avec un bruit de fond plus important. Ce deuxième test s’est avéré passablement plus difficile et j’ai obtenu un minable 39 %. En avant pour le troisième test, avec un ridicule 19 %. MAIS MAIS MAIS : selon Mme H., au stade où j’en suis de la réadaptation, il est bien rare qu’elle fasse même seulement une deuxième série.

Le travail de réadaptation ne permet également de découvrir quels sons me sont le plus difficiles. Nous avons passé par exemple une bonne dizaine de minutes sur la paire de mots « caverne-caserne ». Quand Mme H. prononçait un seul de ces deux mots, je n’arrivais tout simplement pas à reconnaître de quel mot il s’agissait. Elle avait beau insister sur le V ou le S (« cavvvvvvverne »), je n’y arrivais pas. À quelques reprises, j’ai dit « je peux vous donner une réponse mais ce serait purement une question de chance ». Nous avons essayé ensuite de les prononcer deux par deux, ce qui était un peu plus facile. J’ai aussi de la difficulté avec les mots qui commencent par P, où très souvent je n’entends pas du tout ce P. J’ai des exercices à faire, que Roger me fait faire avec beaucoup de sérieux.

Mardi (le 14), nous avons fait des expériences avec divers appareils téléphoniques.

En effet, samedi dernier, j’ai voulu faire une expérience et j’ai tenté de commander de la pizza. Pensant améliorer mes chances, j’avais augmenté le volume du processeur ainsi que celui du téléphone à leur maximum respectif. Ça n’a pas du tout fonctionné ; heureusement, je m’étais assise à côté de Roger pour faire l’essai si bien que je lui ai tendu le téléphone et qu’il a terminé la commande. Il a tout de suite baissé le niveau de volume du téléphone et la téléphoniste de la pizzeria a elle-même dit « ah ! maintenant je vous entends ».

Mardi, Mme H. et Mme G. m’ont toutes les deux expliqué qu’il s’agissait là, contrairement à ce que je pensais, d’un essai très difficile. Dans ce genre d’appel, la téléphoniste est pressée, parfois même stressée, parle elle-même très vite et dans le bruit... Autrement dit, ce n’est pas idéal.

Donc, mardi, nous avons fait un essai avec un appareil téléphonique du type que la RAMQ fournit aux personnes ayant reçu un implant. Ce téléphone comporte entre autres un système mains libres. L’essai a été beaucoup plus intéressant et concluant. J’ai pu avoir une conversation à peu près normale avec Mme G., qui m’a expliqué ce qu’elle avait mangé pour déjeuner ce matin-là et aussi pour souper la veille (cette personne a une alimentation fort saine !) et j’ai à peu près tout compris. Nous avons également fait l’essai du système mains libres et j’ai trouvé que c’était encore mieux. Avec le récepteur, je dois toujours faire bien attention à le garder dans la position la plus appropriée pour le microphone du processeur. Le problème ne se pose pas avec le système mains libres, et l’audition est donc plus facile. Le téléphone que j’ai chez moi, qui m’est fourni par la RAMQ, n’a pas de système mains libres. Selon Mme H., il est possible, en cas de changement à la condition auditive, de modifier les équipements fournis par la RAMQ. Il serait donc possible, peut-être, de me faire obtenir un téléphone comme celui du centre, avec un système mains libres.

Les prochains essais se feront probablement avec le micro qu’on branche directement sur l’appareil téléphonique, ce qui, théoriquement devrait fournir une audition encore bien supérieure puisque le signal serait transmis directement à l’appareil. Roger penche beaucoup pour ce genre de système ; pour ma part, j’hésitais à entreprendre le processus de changement de coude au moment de prendre un appel. Tout le monde connaît ma très grande dextérité : enlever le coude courant, le remplacer par le coude pour le téléphone... autant d’occasions de tout faire tomber par terre. Mme G. m’a fait remarquer que je n’avais qu’à répondre en disant « un moment, je change d’appareil », comme bien des gens font très souvent. J’ai trouvé que c’était une très bonne idée dont je pouvais m’accommoder plus facilement. N’empêche que je crois que par-dessus tout, je préférerais le système mains libres.

Une autre remarque intéressante de Mme G. : je parle trop vite au téléphone. J’y suis allée de ma réponse standard : oui, mais je sais ce que je dis, je n’ai pas besoin de parler plus lentement pour me comprendre. Ha ha ho ho. Elle m’a expliqué que beaucoup de gens ajustent instinctivement leur propre débit à celui de la personne qui parle ; si je parle vite, il y a plus de chances qu’on me parle vite. Bon à savoir.

Je devais avoir un rendez-vous aujourd’hui, vendredi. Avec Mme H., nous nous sommes cependant entendus pour avoir un congé aujourd’hui. Nous en avons profité pour nous rendre à Petite-Rivière-Saint-François, où nous pouvons discuter de téléphones et des diverses options possibles avec Roger L., dont c’est l’une des spécialités.

C’est un congé qui ne sera pas de trop. Je découvre que j’ai maintenant des allergies, au printemps : j’ai le nez qui coule, je tousse beaucoup... Je commence à m’imaginer ce que ressentait Jean-François, dont les allergies étaient si pénibles qu’il pouvait parfois être plusieurs jours malade au point de ne pas pouvoir travailler. Il fait soleil aujourd’hui et je reste bien sagement (et bien platement) à l’intérieur. Et je mets mon blogue à jour.

1 commentaire:

Suzanne a dit…

Merci pour cette mise à jour. Je suis de très près toute cette évolution et me voie surprise de voir les résultats.
Pour le rhume je comprends très bien et c'est pas facile ces jours ci puisqu'en plus c'est le temps des semences de bouleaux.
Et je te souhaite de trouver la solution pour ton téléphone !